Mon regard sur le « saint Sébastien secouru par les saintes femmes » peint par Eugène Delacroix
L'église de Nantua, à deux pas des rochers qui menacent la ville, abrite un « saint Sébastien » peint par Eugène Delacroix (1798-1863). Le tableau est mangé en partie par l'ombre et il faut lever la tête pour le voir.
Détaché de l'arbre, Sébastien a glissé jusqu'au sol et, pendant que s'éloignent les soldats, une femme ôte une des flèches qui s'est plantée dans son épaule.
L'église est aussi noire que le lac du même nom et il est assez difficile de distinguer le corps étendu du jeune homme, l'abandon de sa main et ce mouvement du cou…
L'histoire d'un tableau quand je le regarde et que j'en suis ému, c'est un peu l'histoire de mon cœur : si j'aime ce Sébastien peint par Delacroix, ce jeune homme entre la mort et la vie, c'est que son image me rend la vie même, précaire et princière.
Huile sur toile, église de Nantua
A chaque fois que je regarde ce saint Sébastien, sa respiration se soulève à nouveau, son sang palpite à la naissance de son poignet gauche… judicieusement illuminé.