Billy Elliot, un film de Stephen Daldry (2000)
Début des années 80, les mineurs d'Everington, sont en grève : ils redoutent les menaces de fermeture qui pèsent sur les mines de charbon.
Dans cette atmosphère difficile, le jeune Billy se découvre une passion pour la danse classique, alors que son père l'oblige à pratiquer la boxe.
Deux univers opposés contrastent dans ce film :
● l'un brutal et emporté : c'est celui des ouvriers confrontés à la menace de leur disparition
● l'autre raffiné et sélectif : c'est celui de la danse classique
Le parcours de Billy Elliot se résume à faire se rencontrer ces deux univers disjoints en apparence.
Billy doit affronter des réalités particulièrement rudes (mort de sa mère, surveillance de sa grand-mère "désorientée", tendresse de son père et de son frère particulièrement cachée). Le jeune garçon possède pourtant des ressources tant internes (une grande force morale appuyée sur des convictions, de la passion et de la curiosité) qu'externes (un professeur de danse qui croit en lui, une famille qui sait malgré tout être là quand il le faut).
Billy va peu à peu réussir à réaliser ses projets, malgré les normes sociales, culturelles et familiales contraires qui lui sont imposées. Car il a l'aptitude à vivre d'une façon rare, en mobilisant tous ceux qui l'entourent (même les plus réfractaires) de façon positive et attentive.
Le parallèle entre le mouvement des grévistes confrontés à la police et celui des danseuses sous les ordres de Madame Wilkinson est particulièrement bien vu d'autant qu'aucun de ces deux points n'est traité de manière réaliste.
Le réalisateur, grâce à la musique, établit des correspondances entre les deux univers disparates : avec, par exemple, celle particulièrement pathétique du « Lac des cygnes » pour magnifier le mouvement d'un pont roulant ou celle du boogie-woogie qui permet de faire le parallèle entre la danse de Billy et de Madame Wilkinson et les activités communes de la famille de Billy (le père qui fait sa toilette, le frère qui chante, la grand-mère qui esquisse un pas de danse).
Quand Billy découvre son meilleur ami (qui est d'ailleurs amoureux de lui) habillé avec les habits et les maquillages de sa sœur, il est d'abord surpris mais ne le rejette pas. Billy mettra seulement une tendre et respectueuse distance avec lui : leur complicité et leur affection resteront intactes en se poursuivant dans un réel respect mutuel.
On peut certes penser cette situation idéalisée, il n'en reste pas moins que ce film permet de réfléchir sur l'homosexualité et l'acceptation des choix de chacun.