Le bouddha de banlieue, Hanif Kureishi
Le bouddha de banlieue est le premier roman de Hanif Kureishi. Désopilant. Une histoire d'homosexualité souriante dans un univers de rébellion, de fête et de sexe, dans les années 70.
« J'avais vingt ans, j'étais prêt à tout », commence le héros : tout, c'est-à-dire les excentricités londoniennes, le théâtre, les drogues diverses, et une nette prédilection pour la chose sexuelle.
Entouré d'ectoplasmes, en rébellion contre toute forme d'autorité, le jeune narrateur gourmand va de fêtes mondaines en passions homosexuelles, bille en tête : il se moque allègrement des grandeurs passées de l'Empire britannique, il pose un regard amusé d'ethnologue ébahi sur les habitudes de son religieux de père, bouddha obèse et attendrissant. Et l'ingrat fiston se tapera, en toute impunité, le fils de la maîtresse de son père.
En haine de tout conformisme, le narrateur explore de nouveaux territoires. Pour une homosexualité souriante...
Hanif Kureishi avait déjà séduits avec le scénario du film « My Beautiful Laundrette » : un film à la croisée des chemins où les deux amants ne mentionnaient jamais le fait qu'ils sont homosexuels. Ce film, d'ailleurs, n'était pas spécifique à l'homosexualité ou à la question pakistanaise.
Ce roman montre que la sexualité ne tombe pas du ciel, n'est pas héritée d'un quelconque dieu, mais qu'elle se construit au fil des expériences, qu'elle est quelque chose à inventer soi-même. Pas seulement destinée à la procréation, mais tournée aussi, de manière gratuite, vers le plaisir. Ce qui explique sans doute que les personnages soient loin de toute forme de culpabilité.
■ Le bouddha de banlieue, Hanif Kureishi, éditions Christian Bourgois, 1991, ISBN : 2267008696 (ou editions 10/18, 10 X 18, 1999, ISBN : 2264018194)