Les marbre du Foro Italico à Rome
De 1927 à 1933, Mussolini a fait construire un stade pour les jeux olympiques. En haut des gradins, veillent soixante athlètes nus. Ces statues ont été censurées pour des raisons politiques et idéologiques. Elles sont un rien académiques, certes, avec un aspect très viril.
Peut-être leur manque-t-il la dimension de l'androgyne.
Trop de muscles au point que certaines sont laides, prognathes presque… mais la plupart sont belles et troublantes.
De belles résurgences de l'art néo-classique comme on en trouvait déjà dans La Marseillaise de François Rude, œuvre d'ailleurs assez coquine.
Dominique Fernandez au pied d'un athlète du Stadio dei Marmi à Rome – 1989 ( ?)
« Tout nus la plupart, pourvus d'organes génitaux soigneusement et puissamment modelés, les soixante athlètes de marbre du Foro Italico de Mussolini forment la plus longue galerie et la collection la plus variée de fantasmes homosexuels qui soient jamais parues au monde. Ce stade n'attire guère de visiteurs ; il n'est pas inscrit parmi les monuments que les tours guidés de Rome proposent aux touristes. C'est pourtant une des curiosités les plus étonnantes de la ville éternelle, et à bien des égards une des plus belles. En tout cas, l'ensemble le plus cohérent de statues élevé depuis la ruine du monde antique. Si elles dérangent autant, si elles font honte, si on cherche à les faire oublier, est-ce seulement parce qu'elles portent une marque politique infamante ? »
in "Le rapt de Ganymède", Dominique Fernandez