On apprivoise la mort en arrêtant les horloges
… et en évitant le grand jour.
« La mort n'existe pas, affirma Clara. Elle est quand il n'y a plus personne.
― Quand on rend l'âme ? émit Le Cornac en se tournant vers Clara.
― Il n'y a rien à rendre ! Et rien à conserver. Personne ne nous l'a donnée, c'est nous qui l'avons faite !
― On l'a faite pour quoi faire ? osait Le Cornac.
― Pour se la montrer... pour se distraire... pour jouer à qui mieux mieux... pour être aimé, pour qu'on s'aime... Et ça ne regarde que nous !
― Vous ! dit Le Tas. Vous êtes le plus beau fragment du monde que j'ai jamais approché. »
Philippe S. Hadengue
in « Petite chronique des gens de la nuit dans un port de l'Atlantique Nord », éditions Pauvert, 2001, ISBN : 2720214159