Le Palais des très blanches mouffettes, Reinaldo Arenas
Reinaldo Arenas est né à Holguin en 1943. Il a fait partie au cours de la Révolution cubaine d'un cercle d'écrivains qui héritait de l'influence de Virgilio Pinera et de Lézama Lima, le Proust cubain. Un livre publié à Mexico et resté inédit à Cuba – Le Monde hallucinant – lui a valu une renommée internationale immédiate.
Dans « Le Puits » (Le Seuil, 1973), Reinaldo Arenas avait entrepris l'histoire épique, baroque, touffue comme un enchevêtrement de lianes, du petit peuple cubain sous la dictature de Batista.
« Le Palais des très blanches mouffettes » (1975) est le second volet de cette fresque poétique où l'adolescence succédant à l'enfance, la dictature Batista s'effondre sous les premiers coups des maquis castristes.
Le narrateur adolescent, qui finit torturé et pendu par la police pour un acte de « rébellion » qu'il n'a pas commis, demeure une sorte de témoin hanté par des fantômes et des agonies successives comme si un peuple désespéré n'avait pas d'autre destin.
Le souffle des romans américains du Sud esclavagiste n'est pas loin.
■ Le Palais des très blanches mouffettes, Reinaldo Arenas, Traduction de Didier Coste, Éditions du Seuil, 1975 ou Éditions Mille et une nuits, 2006, ISBN : 2842059069
Du même auteur : Arturo, l'étoile la plus brillante - Avant la nuit - Le portier - La plantation