Pindare et le jeune Théoxène de Ténédos
Pindare serait mort, à Argos en 438 av. J.-C, la tête sur les genoux du jeune Théoxène de Ténédos, à qui s'adressent les vers suivants :
C'est au bon moment que tu devais cueillir les amours,
ô mon âme, au temps de la jeunesse ;
mais celui en qui les rayons étincelants lancés par les yeux de Théoxène
ne font pas déborder le désir
doit avoir un cœur noir forgé
d'acier ou de fer par quelque froide flamme ;
dédaigné par Aphrodite aux vives prunelles,
il peine brutalement pour s'enrichir, ou bien
son âme se laisse emporter, domptée par l'impudence des femmes,
et il ne connaît d'autre voie que de les servir.
Mais moi, à cause de la déesse, comme fond à la chaleur
la cire des abeilles sacrées, je me consume
dès que j'aperçois
la fraîche adolescence des enfants.
Pindare (tome IV : Isthmiques. Fragments), éditions Les Belles Lettres, traduction d'Aimé Puech, 4e fragment des Encômies