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Gérard Schlosser : un figuratif qui «se mate»

Publié le par Jean-Yves Alt

Les tableaux de Gérard Schlosser racontent des faits divers à bien « se carrer » entre les deux yeux. Schlosser peint le détail qui fait mouche. Un détail révélateur qui ne courtise pas l'anecdotique mais raconte une histoire toujours faussement anodine, qui se joue hors cadre, là où l'imagination de chacun tresse et détresse les fuseaux horaires du quotidien.

Gérard Schlosser met en scène des personnages qui se rencontrent sur la toile, ils se rencontrent, ils font connaissance. On ne les voit jamais en entier, comme si, d'être ainsi révélés à demi, rendait la vision encore plus ambiguë et sujette à des spéculations oniriques.

Tous ses tableaux ont un titre. Le peintre n'en dit pas trop mais il incite à... Pour donner l'envie à celui qui regarde de prolonger l'image. Pour aider, pour forcer l'imagination. Le titre est en rapport avec l'histoire du personnage qui est peint.

Les personnages de Schlosser sont souvent dans des positions de repos, à des moments où le dialogue est possible, où les paroles attendues seront peut-être dites.

Tu le connais ? Gérard Schlosser - 1974

(laissez traîner votre curseur pour faire apparaître un autre tableau et son titre ou cliquez si cela ne fonctionne pas)

Le spectateur n'échappe pas à l'érotisme qui folâtre avec gravité et innocence entre les modèles peints. Rarement nus, dévêtus à souhait, c'est-à-dire juste assez pour que l'instinct s'enhardisse et fausse compagnie à la concupiscence.

Personnages habillés de rien, vêtements qui ne datent pas, que tout le monde porte un jour ou l'autre. A sa manière, Schlosser fait preuve d'un fétichisme obsolète et curieusement naturel, savamment négligé.

Sans oublier l'humour… sérieux et lascif qui titille l'esprit. Un rien corrosif.

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