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L'exil vu par Reinaldo Arenas

Publié le par Jean-Yves Alt

« Lázaro me fit ses adieux avant de partir pour l’Ambassade. Le lendemain, elle était déjà fermée ; dix mille huit cents personnes y étaient entrées et aux alentours, il y en avait bien cent mille qui essayaient d’en faire autant. De tout le pays affluaient des camions pleins de jeunes qui cherchaient à se réfugier à l’ambassade, mais Fidel Castro avait déjà réalisé qu’il avait commis une grave erreur en retirant la garde, alors non seulement il fit fermer l’ambassade mais il fit interdire l’accès du quartier Miramar, excepté pour les riverains. L’eau et l’électricité furent coupées pour les réfugiés ; on distribuait, pour dix mille huit cents personnes, huit cents rations de nourriture. En outre, le gouvernement infiltra de nombreux agents de la Sûreté de l’État qui allèrent jusqu’à assassiner des personnages haut placés au gouvernement, lesquels avaient demandé l’asile. Dans la rue, devant l’édifice, le sol était jonché de cartes de la Jeunesse communiste et du Parti, que les gens avaient jetées par-dessus la clôture. »

Reinaldo Arenas

in Avant la nuit, Actes Sud, 2000

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