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Le fils à sa mère, Jean-Marie Proslier

Publié le par Jean-Yves Alt

L'écriture sans fioritures de Jean-Marie Proslier est marquée de fréquents retours à la ligne ; elle a le débit rythmé, les silences adroitement ménagés du récit oral.

L'histoire du « Fils à sa mère » possède toute la violence de la confession mais se tempère d'humour car l'adulte narrateur ne peut sans sourire évoquer les péripéties et les gaudrioles de son enfance.

Hors donc, Silvano est un « fils de pute », ses pères se renouvellent cycliquement chaque quinzaine, au lendemain de la paie qu'en femme avisée la mère s'est empressé d'arracher à ses époux bi-hebdomadaires.

Le fils à sa mère, Jean-Marie Proslier

Le rituel s'interrompt brutalement lorsque le dernier amant en date, un ouvrier espagnol, plus amoureux ou plus ombrageux que les autres tue la mère à coups de marteau avant d'aller tête basse se constituer prisonnier.

Silvano recueilli dans un centre choisit la liberté, c'est-à-dire l'évasion et la fuite à Paris.

Commence alors le long parcours initiatique de ce nouveau Poil de Carotte, étrange mélange de cynisme d'enfant qui en a beaucoup vu et de naïveté de provincial égaré dans la grande métropole.

A l'adolescent de seize ans qui a un beau petit cul, Paris n'est pas une ville hostile, Silvano multiplie les rencontres amoureuses, Marcel, Hervé, mais aussi Edwige, Madame Germaine, Corinne, Léna...

Enfin c'est le retour au pays de l'enfant prodigue, mais il est devenu un homme, le regard qu'il pose sur les êtres et les choses est maintenant serein.

■ Le fils à sa mère, Jean-Marie Proslier, Editions La Table Ronde, 324 pages, 1987, ISBN : 978-2710303190

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