Face aux paysages avec Caspar David Friedrich
Dans les paysages de Friedrich, il y a très souvent un ou des personnages que l'artiste a placé au-devant de la scène.
Ce sont des hommes portant un chapeau ou une canne ; ce sont aussi des dames avec chignon et collerette ; ce sont encore des autoportraits du peintre aux cheveux blonds et en redingote de velours.
Toutes ces figures sont de dos : elles sont là à admirer le paysage, comme chaque spectateur de ces tableaux.
Un paysage incommensurable dans lequel il n'est pas question d'aller s'aventurer sinon avec les yeux.
Caspar David Friedrich – Le voyageur contemplant une mer de nuages – vers 1817
Huile sur toile, 98,4cm x 74,8cm, Hambourg, Kunsthalle
Si les hommes de Friedrich semblent fascinés par le spectacle qu'ils observent, c'est aussi parce que le peintre a tout fait – comme un metteur en scène – pour dramatiser le paysage : les brumes le brouillent, les crépuscules le rougeoient…
Caspar David Friedrich – Crépuscule en bord de mer – 1822/1823
Huile sur toile, 135cm x 170cm, Musée de l'Ermitage, Saint-Pétersbourg
Chaque personnage de ses tableaux n'a rien d'un routard de notre siècle qui crapahute pour fuir sa vie matérielle. Non ! c'est un bourgeois, bien mis sur lui, qui s'étourdit d'images, devant l'immensité : incarnation romantique ou souhait inapaisable de force ?