Tragédie chez Friedrich
Caspar David Friedrich n'a peint – presque – que des paysages donnant naissance à un genre nouveau : la « tragédie du paysage ».
Dans ses paysages, vastes, frontaux, inhabités, où est la tragédie ?
À l'opposé de Joseph Vernet qui concentre dans ses tableaux, maisons, ponts, rivières, bosquets… Caspar David Friedrich donne moins de choses à voir et c'est peut-être pour cela que ses paysages sont plus spectaculaires.
Pour autant Friedrich n'a pas été attaché à la réalité qu'il a pu observer avec ses yeux mais plutôt, à peindre ce qu'il a ressenti. Ainsi, ses paysages sont une traduction de son propre sentiment intérieur.
Caspar David Friedrich – Felsenschlucht im Harz (Gorge dans une forêt de sapins) – 1811
Huile sur toile, Pommersches Landesmuseum, Greifswald
La tragédie ne naît pas de l'ajout de nombreux éléments matériels mais de l'effet des conditions météorologiques, des heures de la journée, des saisons traduisant au plus près les sentiments que l'artiste a voulu exprimer.
Caspar David Friedrich est un peintre expert dans l'utilisation des fumigènes créant des filtres, des nuances dont il a fait varier à perfection le volume. Pour des impressions rassurantes ou inquiétantes.