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Monsieur Enderby, Anthony Burgess

Publié le par Jean-Yves Alt

Un spectaculaire roman de la haine des femmes :

Monsieur Enderby.

Poète, dégoûté des « femelles », il se complaît dans le lieu des délices onanistes par excellence : les WC, espace symbolique où sont expulsés en vrac : déjections, jouissances et création.

Monsieur Enderby court le monde pour toujours revenir dans le lieu de la totale odeur de soir : les chiottes. Les femmes sont des viragos, quelle que soit leur apparence, de la marâtre boursouflée à la sublime Vesta, qu'il épousera sans la désirer :

« Le lit était étroit. Il ne cessait de se répéter qu'il s'agissait de sa femme, qu'elle était jeune, intelligente, désirable, et qu'il était temps, sous ce tonnerre et cette pluie, de penser à s'exécuter autrement dit à consommer, oui, c'était le mot. Furtivement, il coula une main plus bas, pour découvrir quelle opinion de cette constatation pouvait bien se former son corps : mais c'était le calme plat dans ce secteur, autant que s'il avait été plongé dans la lecture d'un roman de Jane Austen. »

Il a plus de sympathie pour les acrobaties sodomiques de ses compagnons de chambrée dans une Tanger vouée aux vices. Mais le côté pile ne l'attire pas non plus.

Dans ce roman apocalyptique, on voit le poète fuir toute possibilité de communication amoureuse.

Quels que soient les déchéances ou les honneurs, Mr Enderby rêve de poésie et de douce masturbation.

Le refus de la femme, quand il n'est pas désir de l'homme, témoigne-t-il contre le monde ?

■ Monsieur Enderby, Anthony Burgess, traduit de l'anglais par Hortense Chabrier et Georges Belmont, Editions Acropole, janvier 1983, ISBN : 2714414842


Du même auteur : Du miel pour les ours

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