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Le Caravage : violences et passions

Publié le par Jean-Yves Alt

Le Caravage est poursuivi par la haine des milieux pontificaux romains et il rencontre d'autant plus d'hostilité qu'il n'hésite pas à peindre la Vierge morte, sous les traits d'une femme du peuple, sur un grabat (tableau au Louvre). Il invente depuis le début des années 1600 les plus violents clairs-obscurs de l'histoire de la peinture, d'où son surnom de « ténébriste ».

Mais il arrive ainsi à donner les visions les plus hallucinantes du désespoir et de la souffrance. Témoin la Flagellation du musée de Naples, ville où Le Caravage s'est réfugié après avoir abattu un rival.

La Flagellation, Le Caravage, 1607, Huile sur toile, 286 x 213 cm

Museo Nazional di Capodimonte, Naples

Une violente coulée de lumière fait émerger des ombres quelques pans des corps des tortionnaires, mettant en exergue le splendide torse d'un Christ apollinien. C'est de lui que semble d'ailleurs rayonner toute clarté car il est le fils de Dieu. Mais il se tord aussi d'effroi sous sa dérisoire couronne d'épines.

Il n'est plus qu'un homme, un homme qui souffre. Comme le peintre.

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