Caravaggio, un film de Derek Jarman, 1985
Après avoir fait son apprentissage, le peintre Caravaggio se rend à Rome où il mène une vie misérable en vendant ses tableaux dans la rue.
Alors qu'il est hospitalisé, Caravaggio reçoit la visite du Cardinal Del Monte qui le prend sous sa protection. Mais le peintre va succomber au charme d'un jeune modèle vénal et de sa jeune femme, une belle prostituée. Pris au piège de cette relation triangulaire, Caravaggio est mêlé à de sombres intrigues et finit par poignarder son modèle.
Avec Caravaggio, Derek Jarman nous propose une lecture de la vie du Caravage. Le décor est truffé d'accessoires anachroniques ou parasites : ampoules électriques, machine à écrire, moto et camion des années 40, etc.
Ainsi, le réalisateur orchestre le film selon deux modes : d'un côté les événements de la vie du peintre, de l'autre leur interprétation, immédiate dans un contexte déplacé. Ce qui permet au spectateur de s'égarer dans des rencontres visuelles inattendues.
Rencontres que l'on retrouve dans les compositions et le clair-obscur des tableaux du Caravage et qui sont parfois mises en scène dans le film : scènes devenant elle-mêmes de possibles tableaux. A la réflexion sur le peintre se mêlent ainsi les désirs du cinéaste : désir d'Italie, de garçons...
Du même réalisateur : Sebastiane – Edward II – Blue